Retraites : le déficit pourrait être un peu plus necessary que prévu en 2030
A moyen terme, le déficit du système de retraite pourrait être un peu plus important que prévu. C’est l’une des conclusions saillantes du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui a été transmis, lundi 10 juin, aux membres de cette instance, dans une version quasi définitive, et qui doit être rendu public jeudi. Après avoir dégagé des excédents en 2021, 2022 et 2023, les régimes de pension, pris dans leur globalité, devraient replonger dans le rouge, avec un solde entre les dépenses et les recettes qui serait négatif en 2030 : le « trou » représenterait – 0,4 % du produit intérieur but (PIB), contre – 0,2 % dans les projections du précédent rapport annuel de juin 2023.
Au-delà de ce chiffrage, révélant une petite dégradation, le COR a modifié la présentation de ses travaux, ainsi que certaines hypothèses pour procéder à ses calculs. Les résultats, pour le long terme, ne recèlent pas réellement de surprise, mais ils offrent une image légèrement différente des perspectives financières de notre système par répartition : à partir de 2024 et pour les quarante-cinq années suivantes, aucun retour à l’équilibre ne se dessine. Le constat est dressé selon une méthode nouvelle, qui est critiquée par plusieurs syndicats, car elle met en exergue un déficit durable et préparerait ainsi, implicitement, les esprits à la nécessité de consentir des efforts supplémentaires, après la réforme de 2023 qui a repoussé de 62 à 64 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension.
Si les besoins de financement en 2030 s’avèrent plus importants que prévu, c’est, notamment, en raison d’un surcroît de dépenses qui n’avait pas pu être pris en considération dans le dernier rapport annuel, faute d’être connu à l’époque : les pensions servies par le régime complémentaire du privé Agirc-Arrco ont été revalorisées de 4,9 %, au 1er novembre 2023, alors que le COR tablait sur 3,8 %. Les retraites de base ont également bénéficié d’un coup de pouce encore plus énergique (+ 5,3 % au 1er janvier 2024). Au final, l’exécutif risque fort de ne pas atteindre son objectif : ramener dans le vert le système de retraite à l’horizon 2030. C’est pourtant dans cette optique que le pouvoir exécutif s’était placé en décalant de deux ans l’âge légal de départ à la retraite.
Des disparités selon les régimes
Par la suite, l’ensemble formé par les quelque quarante régimes existants resterait sous la ligne de flottaison jusqu’en 2070, avec un déficit égal à 0,8 % du PIB. Mais ce n’est pas tellement le pourcentage, en tant que tel, qui retient l’attention : c’est plus la manière dont il est exposé. Désormais, le COR livre des projections selon « un scénario de référence » en matière de croissance de la productivité du travail (+ 1 % par an en moyenne). C’est un changement de taille, impulsé par le président de l’instance, l’économiste Gilbert Cette, en poste depuis novembre 2023.
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