L’Union européenne souhaite imposer des « frais de traitement » aux colis vendus par des plateformes en ligne
La Commission européenne a annoncé, mercredi 5 février, qu’elle souhaitait imposer des « frais de traitement » aux colis vendus par de grandes plateformes en ligne et entrant dans l’Union européenne (UE), afin de financer des contrôles douaniers renforcés contre les produits illégaux.
Les services des douanes sont submergés par des millions de petits colis importés chaque jour en Europe, en provenance essentiellement de Chine. Certains ne respectent pas les normes européennes ou représentent un danger pour le consommateur. Les sommes collectées permettront de « faire face aux coûts croissants » des contrôles, a expliqué la Commission dans un communiqué. Elle a par ailleurs confirmé le lancement d’une enquête contre le vendeur de vêtements en ligne Shein, entreprise fondée en Chine et désormais basée à Singapour.
Ces annonces interviennent alors que les services postaux américains (USPS, United States Postal Service) ont déclaré mardi qu’ils n’accepteraient plus de façon « temporaire » et « jusqu’à nouvel ordre » les colis en provenance de Chine continentale et de Hongkong. Bruxelles a toutefois souligné qu’il n’y avait eu aucune coordination avec Washington, malgré le contexte commun de tensions commerciales croissantes avec la Chine.
Produits non conformes
Environ 70 % des Européens font des achats en ligne, et quelque 12 millions de petits colis à faible valeur entrent chaque jour dans l’UE, a détaillé la vice-présidente de la Commission, Henna Virkkunen, lors d’une conférence de presse. Environ 91 % de ces petits colis viennent de Chine, vendus par des plateformes telles que Temu ou Shein qui connaissent une croissance fulgurante. Le nombre de ces petits colis « a doublé en un an, entre 2023 et 2024 », a souligné Mme Virkkunen.
« On a constaté que de nombreux produits étaient non conformes, voire dangereux », a-t-elle ajouté. Cette vague d’importations « met une pression énorme sur les autorités des Etats membres de l’UE, en particulier nos autorités douanières, qui sont la première ligne de défense ».
Outre l’impact de ces produits sur la santé et la sécurité des consommateurs européens, elle a évoqué leur impact sur l’environnement ainsi que les distorsions de concurrence avec des commerçants qui respectent les normes de l’UE.
Les nouveaux « frais de traitement » des colis devront encore être discutés et approuvés par les Etats membres et le Parlement européen. La Commission n’a donné aucun ordre de grandeur de leur montant éventuel.
L’exécutif bruxellois a par ailleurs appelé à accélérer les travaux sur une réforme douanière proposée en 2023 alors que les négociations entre eurodéputés et Etats membres n’ont pas encore débuté. Cette réforme prévoit la suppression de l’exemption de droits de douane pour les colis d’une valeur inférieure à 150 euros et un meilleur partage de données entre autorités douanières.