L’UE et le Mercosur annoncent un accord de libre-échange, la France estime qu’il n’have interaction que la Commission européenne
Le Mercosur et l’Union européenne ont conclu « les négociations en vue d’un accord » de libre-échange, a annoncé vendredi 6 décembre à Montevideo la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
« Nous avons conclu les négociations pour l’accord UE-Mercosur. C’est le début d’une nouvelle histoire. Je me réjouis maintenant d’en discuter avec les pays européens », a déclaré Mme von der Leyen sur X, lors d’une conférence de presse conjointe avec les présidents de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay pour annoncer l’accord conclu après 25 ans de discussions.
« Aujourd’hui n’est clairement pas la fin de l’histoire. Ce qu’il se passe à Montevideo n’est pas une signature de l’accord mais simplement la conclusion politique de la négociation. Celle-ci n’engage que la Commission, pas les Etats membres », a affirmé la ministre déléguée au Commerce extérieur démissionnaire de la France, Sophie Primas, dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse, ajoutant que « la Commission prend ses responsabilités de négociatrice, mais cela n’engage qu’elle ».
Depuis l’été, les discussions entre la Commission, qui négocie au nom des Vingt-Sept, et le Mercosur se sont accélérées. En décembre 2023, déjà, Ursula von der Leyen pensait qu’un accord était à portée de main, mais elle avait dû renoncer in extremis. Emmanuel Macron – dont elle avait encore besoin pour être reconduite à la tête de la Commission, après les élections européennes du 9 juin – lui avait une nouvelle fois dit son opposition catégorique, tandis qu’à Buenos Aires, le président argentin sortant avait préféré laisser la main à son successeur, Javier Milei, tout juste élu mais pas encore en poste.
Cela fait vingt-cinq ans que la Commission et le Mercosur négocient. En 2019, un accord avait certes été trouvé entre les deux parties, mais la France, déjà, avait pris la tête de la rébellion et convaincu plusieurs Etats membres, à commencer par l’Allemagne. L’exécutif communautaire, en effet, n’a pas le pouvoir de ratification. Celui-ci est aux mains des Etats membres et du Parlement européen qui, seuls, peuvent inscrire un traité commercial dans le marbre.