La Moldavie décrète l’état d’urgence énergétique

Un gazoduc du réseau national de distribution de gaz naturel à l’extérieur d’Ungheni, en Moldavie, le 4 mars 2015.

En plein hiver, le déficit d’énergie risque de provoquer un choc inflationniste en Moldavie, le pays le plus pauvre d’Europe, et de raviver les tensions politiques au sein d’une population divisée entre partisans de l’intégration dans l’Union européenne (UE) et soutiens d’un retour dans l’orbite russe. La majorité des 101 députés du Parlement moldave a voté, vendredi 13 décembre, en faveur de l’état d’urgence, qui entrera en vigueur le 16 décembre et durera soixante jours.

Une commission spéciale prendra des mesures, non précisées à ce stade, pour gérer les « risques imminents » au cas où Moscou cesse de fournir du gaz à la centrale électrique de Kuchurgan, la plus grande du pays, située dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie. Le géant russe de l’énergie Gazprom approvisionne Kuchurgan, qui couvre 75 % des besoins en électricité de la Moldavie. La Transnistrie, qui s’est séparée de la Moldavie après une courte guerre en 1992, a également déclaré l’état d’urgence cette semaine, au cas où la région ne recevrait pas de gaz.

Moscou justifie la réduction drastique de ses livraisons par une dette de 700 millions de dollars que Chisinau refuse de payer. Cette dette correspond à du gaz consommé en Transnistrie, où stationne un contingent de l’armée russe dont le gouvernement moldave réclame le départ.

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