Kaja Kallas, haut représentante de l’UE : « Les Etats-Unis restent notre grand allié »
Entre la guerre en Ukraine, la chute soudaine du régime Al-Assad en Syrie et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, Kaja Kallas, la nouvelle haut représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, également vice-présidente de la Commission, savait que les défis seraient nombreux. Six semaines après avoir pris ses quartiers au douzième étage du Berlaymont, le siège de la Commission à Bruxelles, la très atlantiste cheffe de la diplomatie fait l’expérience des déclarations à l’emporte-pièce des nouveaux hommes forts des Etats-Unis : mardi 7 janvier, Donald Trump a dit vouloir mettre la main, sans écarter l’usage de la force, sur le Groenland, un territoire dépendant du Danemark, membre de l’UE, tandis que le milliardaire Elon Musk, argentier et soutien du président élu, multiplie les ingérences politiques en Europe.
Malgré cela, l’ex-première ministre d’Estonie (2021-2024) entend garder la tête froide et refuse, dans un entretien exclusif au Monde, d’entrer dans la polémique afin de ménager l’allié américain. Concernant Elon Musk, qui organise, jeudi, sur son réseau social X, un échange avec la cheffe de l’extrême droite allemande, Alice Weidel, elle rappelle qu’il faut distinguer l’homme et son réseau social : « Des personnes très puissantes ont le droit d’avoir leurs propres opinions sur les gouvernements. Or, nous défendons la liberté d’expression pour que les gens puissent dire ce qu’ils pensent. » En revanche, concernant X, « l’UE a mis en place des règles très claires, via le règlement européen sur les services numériques (DSA) ; si les grandes plateformes ne les respectent pas, elles subiront les conséquences de ce texte », prévient-elle.
Il vous reste 72.42% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.