Jean-Martial Lefranc expose son projet de reprise pour l’hebdomadaire « Marianne »

Différents numéros du magazine français « Marianne », à Paris, le 23 avril 2024.

Voilà sept mois que l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc cherche à racheter l’hebdomadaire Marianne, officiellement mis en vente en avril par le groupe CMI France, propriété du milliardaire Daniel Kretinsky. S’il n’avait pas les faveurs du vendeur au départ, en raison d’une première offre jugée trop faible et écartée au printemps, l’homme de 63 ans, qui a fait l’essentiel de sa carrière dans les jeux vidéo et avait racheté le groupe de presse jeunesse Fleurus en 2009, est revenu dans le jeu mi-juillet après l’échec des négociations avec le groupe Otium du souverainiste et fervent catholique Pierre-Edouard Stérin.

Jean-Martial Lefranc a finalement exposé son projet de rachat du magazine, lors d’un comité social et économique (CSE) spécialement consacré à la cession de l’hebdomadaire créé en 1997 par Jean-François Kahn et Maurice Szafran. Son oral s’est tenu mardi 29 octobre dans l’après-midi. Alors que Marianne s’apprête à terminer 2024 avec 3,5 millions d’euros de déficit pour seulement 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’entrepreneur est pourtant persuadé qu’il est possible de « revenir à une trésorerie positive en l’espace de douze mois ».

Il compte tout d’abord sur le départ de dix à quinze journalistes grâce à la clause de cession – disposition qui permet de quitter une rédaction dans des conditions similaires à celles d’un licenciement économique – sur un effectif d’un peu moins de 50 journalistes. L’entrepreneur estime que l’allègement de la masse salariale lui permettrait de faire 2 à 2,5 millions d’euros d’économies annuelles.

Meilleure monétisation du site Internet

« Il n’y aura pas de remplacement pour chaque départ dans un premier temps, la priorité c’est de revenir à l’équilibre », détaille-t-il au Monde, esquissant néanmoins « des exceptions dans la cellule investigation ainsi qu’au Web ». Il assure par ailleurs qu’il veut « sanctuariser » les ventes en kiosques et des abonnements, en recul certes, mais qui génèrent deux millions d’euros de bénéfice annuel avec 22 000 à 24 000 ventes en kiosques par semaine, et entre 45 000 à 50 000 abonnés « print ».

Jean-Martial Lefranc mise par ailleurs sur une meilleure monétisation du site Internet, permettant de passer d’un million de chiffre d’affaires sur le numérique, à plus de trois millions d’ici à 2029 ou à 2030. De 10 000 abonnés numériques aujourd’hui, il aimerait grimper à 25 000 d’ici à la prochaine décennie. Un temps évoqué, le partenariat stratégique avec le groupe médias DC Company (Konbini, Le Gorafi, Herstory) a finalement fait long feu. « On regarde d’autres solutions », convient M. Lefranc, en discussion avec différents prestataires.

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