« Entre 2009 et 2024, Tesla a embauché 6 976 travailleurs immigrés qualifiés »

Si une preuve supplémentaire était nécessaire, la réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en est une : le durcissement des discours sur l’immigration est une stratégie électoralement payante. D’aucuns en France ne manqueront pas de s’emparer de ce constat en ciblant, sans nuance, toute forme d’immigration. Après tout, la montée inexorable des partis anti-immigration, élection après élection, semble aussi confirmer l’efficacité de cette stratégie en Europe.

Les partisans d’une immigration zéro oublient pourtant une facette importante du discours de Donald Trump durant sa campagne. Bien qu’il ait été particulièrement hostile à l’immigration en général, l’essentiel de sa communication s’est surtout concentré sur un rejet très ferme de l’immigration irrégulière aux Etats-Unis. En revanche, le candidat républicain a beaucoup moins questionné les nombreux dispositifs historiques de son pays qui visent à attirer légalement des travailleurs du monde entier, notamment des talents qualifiés.

Chaque année, plus de 85 000 travailleurs qualifiés rejoignent les Etats-Unis grâce au programme de visas H-1b, contribuant ainsi au dynamisme de l’économie américaine. Ces visas permettent d’attirer des talents internationaux, particulièrement dans des régions comme la Silicon Valley, où ils renforcent l’innovation et jouent un rôle-clé dans le développement économique des start-up.

Des profils qualifiés mais aussi diversifiés

Elon Musk, dernier favori de Donald Trump, ne s’y est d’ailleurs pas trompé : entre 2009 et 2024, Tesla a embauché 6 976 travailleurs grâce à ce type de visa. Résultat, les immigrés représentent aux Etats-Unis 16 % de la population, mais déposent 23 % des brevets. Quarante-six pour cent des 500 plus grandes entreprises américaines en 2024 (considérées d’après le chiffre d’affaires) ont été fondées par des immigrés ou par leurs enfants.

De plus, la politique migratoire outre-Atlantique ne vise pas seulement des profils qualifiés, mais aussi diversifiés. Les Etats-Unis ont ainsi recours à une loterie annuelle permettant à 55 000 étrangers, détenteurs au minimum d’un diplôme du secondaire et issus de pays sous-représentés, d’obtenir un visa de résident permanent.

Ce dispositif favorise une diversité culturelle essentielle, dont les recherches montrent l’impact positif sur l’innovation et la croissance. De l’autre côté de l’Atlantique, la France semble avoir renoncé à mener une politique migratoire économique réellement ambitieuse et offensive. Sur les 318 926 titres de séjour délivrés en 2022, l’immigration économique fait pâle figure, ne représentant que 16 % du total.

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