Elections européennes 2024 : les communistes sous la barre des 3 %
Une sorte de statu quo. La liste du Parti communiste français (PCF), menée par Léon Deffontaines, recueille 2,5 % des voix aux élections européennes, dimanche 9 juin. Un score qui ressemble à celui qu’avait fait, il y a cinq ans, le sénateur de Paris Ian Brossat pour la formation communiste (2,49 %). La liste « la Gauche unie pour le travail » n’enverra donc pas de délégation communiste française au Parlement européen.
Au vu des derniers sondages, la barre des 5 %, seuil fatidique pour pouvoir envoyer des élus au Parlement, était difficilement atteignable. Le candidat était crédité de 2,5 % d’intentions de vote, selon la quatrième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos, en partenariat avec le Cevipof, l’institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, publiée le 3 juin. Mais, en ne franchissant pas la barre des 3 %, Léon Deffontaines ne permet même pas au Parti communiste et aux cinq autres partis qui ont formé avec lui la liste de la « Gauche unie pour le monde du travail » d’être remboursés des frais qu’ils ont avancés pour la campagne.
Pour sa première élection, le jeune communiste ne réussit donc pas à surpasser le score obtenu par Ian Brossat en 2019. La tête de liste avait pourtant théorisé le vote pour lui et ses 80 colistiers comme le « vote efficace ». Comprendre : celui qui, avec quelques voix supplémentaires, aurait pu envoyer plus d’eurodéputés de gauche à Strasbourg.
Coups d’éclat
Ce score est aussi un nouveau revers, pour le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Ce scrutin européen est le deuxième depuis son élection à la tête du parti lors duquel son parti se trouve en-dessous des 3 % et Léon Deffontaines incarne sa ligne. Pour le voir, il suffisait de jeter un œil au bulletin de vote, où apparaît l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2022, une main sur l’épaule du candidat. Fabien Roussel était à la symbolique dernière place sur la liste.
Le candidat communiste avait pourtant légèrement gagné en popularité pendant le dernier mois de sa campagne. Son équipe comptait sur les quatre débats télévisés du mois de mai, pour que son candidat soit identifié par les Français. Quelques coups d’éclat ont permis à l’Amiénois de se faire remarquer, mais qui se sont avérés insuffisants le 9 juin. Tout au long de la campagne, le jeune candidat a souhaité se démarquer de ses adversaires de gauche en adoptant un positionnement centré sur le travail et sur la défense des services publics. Comme la plupart des autres têtes de liste de gauche, il revendiquait l’incarnation de la « gauche unie ».