Au Royaume-Uni, des manifestations propalestiniennes très populaires

Lors d’une manifestation appelant à un cessez-le-feu dans le conflit entre Israël et le Hamas, à Londres, le 18 novembre 2023.

Il est midi, ce samedi 18 novembre, sur Camden High Street, la rue commerçante qui traverse l’arrondissement londonien de Camden jusqu’à la gare St Pancras. Retraités et familles se croisent sous la pluie, sacs de programs bien chargés, tandis que les eating places se remplissent doucement. Soudain, des clameurs retentissent : « Free Palestine, finish genocide, ceasefire now ! » [“Palestine libre, fin du génocide, pour un cessez-le-feu immédiat”] et une foule compacte envahit le trottoir. Elle est à l’picture du quartier : des {couples} avec leurs enfants en porte-bébé, des étudiants arborant des drapeaux palestiniens, des jeunes filles voilées ou pas, toutes les couleurs de peau et d’origine, des personnes âgées en ciré et keffieh autour du cou.

Ils sont plusieurs centaines, 500 ou 600 peut-être, à converger vers Crowndale Center, un immeuble où Keir Starmer, le chef de file du Labour et député de la circonscription de Camden, dispose de bureaux. Les manifestants ont répondu à l’appel de Palestine Solidarity Campaign (PSC), une des principales associations à organiser les défilés propalestiniens qui se succèdent tous les week-ends dans le pays avec une indéniable popularité depuis le bloodbath perpétré par le Hamas, le 7 octobre, et la riposte d’Israël à Gaza.

Ce samedi, PSC encourage les Britanniques à protester contre les députés travaillistes qui, sur les consignes de M. Starmer, ont refusé d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza, préférant des « pauses humanitaires ». Outre celui de Camden, une centaine de rassemblements ont eu lieu dans le pays.

Approche tolérante de la police

« Ce sont des enfants qui sont tués à Gaza et on ne peut pas rester indifférents. Nous manifestons aussi contre Keir Starmer, il n’aurait pas dû sanctionner les membres de son cupboard qui ont défendu un cessez-le-feu [huit ont dû démissionner] », guarantee Maggie Hindley, une sexagénaire tenant une bannière au nom de Cadfa, organisation propalestinienne du quartier. Près d’elle, un manifestant brandit un panneau sur lequel est inscrit « Starmer a du sang sur les mains », et une autre tient un cliché du porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy, assorti d’un qualificatif injurieux. Quelques dizaines de policiers sont postés autour et dans la foule – ils n’auront pas à intervenir.

Le 11 novembre, jusqu’à 300 000 personnes ont défilé dans Londres en soutien aux Palestiniens, selon la Metropolitan Police (la police du Grand Londres). L’essentiel des débordements ont été le fait de contre-manifestants d’extrême droite ayant violé l’interdiction d’approcher du Cénotaphe, le monument en hommage aux soldats morts durant les deux guerres mondiales, face à Downing Street. Des écoliers se sont aussi joints au mouvement, de Glasgow à Bristol, dans le cadre de « grèves du vendredi ».

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