Assurance-vie luxembourgeoise : mythes et réalités
Les difficultés financières rencontrées depuis déjà deux ans par FWU Life Insurance, une compagnie d’assurance-vie luxembourgeoise, ont conduit au gel momentané des avoirs de ses clients dont plus de 34 000 épargnants français. Cet événement rarissime au Grand-Duché va-t-il créer une brèche dans la sécurité tant vantée de ce placement dans sa version luxembourgeoise ? Il est encore trop tôt pour le dire.
Une chose est sûre, depuis le 23 juillet, le Commissariat aux assurances (CAA), l’organisme régulateur luxembourgeois, a décidé d’interrompre toutes les opérations (versements, retraits, arbitrages) sur les contrats de cet assureur mal en point afin de « sécuriser les avoirs des clients ». Cet épisode pourrait malgré tout créer un manque à gagner, voire causer des pertes financières face à l’incapacité des épargnants de gérer leur portefeuille à leur guise.
Malgré cette sortie de route inédite dans le monde feutré et prospère de l’assurance-vie luxembourgeoise, où les Français représentent 50 % des souscripteurs, beaucoup de conseils et d’observateurs considèrent paradoxalement que le « triangle de sécurité » attaché à ces contrats a bien fonctionné. Ce système consiste à séparer les rôles. Il y a l’émetteur du contrat (la compagnie d’assurance-vie), le dépositaire des fonds du souscripteur (la banque) et le gestionnaire de son épargne (la société de gestion de son choix), le tout sous la surveillance du CAA. Autrement dit, « l’assureur ne garde pas l’argent », résume Patrick Ganansia, coprésident de Cyrus Herez Wealth Management. « Si une compagnie luxembourgeoise venait à être liquidée, le CAA, grâce au “triangle de sécurité”, permet aux assurés d’être remboursés sur la base des actifs sous-jacents aux contrats d’assurance à leur valeur au moment de la liquidation », estime Alexandre Draznieks, directeur général de Cardif Lux Vie.
Diversifier ses avoirs
Par ailleurs, les détenteurs de contrats domiciliés au Grand-Duché bénéficient aussi d’une garantie spécifique dite « superprivilège ». En cas de pépins de leur assureur, ils sont considérés comme des créanciers prioritaires. En France, « les titulaires de contrats sont considérés comme des créanciers de second rang. Ils sont susceptibles de se faire rembourser après les salariés et le Trésor public. De plus, en cas de faillite, ils ne sont indemnisés qu’à hauteur de 70 000 euros par épargnant et pour l’ensemble des contrats souscrits auprès de la même compagnie », précise Olivier Grenon-Andrieu, président d’Equance.
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