Une Cadillac électrique, pourquoi pas ?

Cadillac, expression la plus caricaturale de la voiture américaine triomphante du XXe siècle, offrant à la convoitise la munificence de ses chromes et la gloutonnerie de ses moteurs, s’est acoquinée avec la fée Electricité. Le mariage est intrigant et, pour tout dire, excitant. Lyriq est l’étrange nom de la première Cadillac électrique – un oxymore automobile –, présentée par General Motors (GM), de retour en Europe sept ans après son départ précipité. Importée sur le Vieux Continent au début du XXIe siècle, la sobre berline CTS avait déjà coupé le cordon, mais, cette fois, l’image d’Epinal de la Cadillac rose bonbon est définitivement hors sujet.

Tout cela saute aux yeux lorsqu’on découvre ce SUV à la silhouette délibérément basse et étirée, présentant des surfaces soigneusement découpées et polies. Le jeu entre les porte-à-faux avant et arrière donne une sorte de mouvement à l’ensemble, alors que la virgule de chrome sur la custode souligne l’originalité du hayon arrière. Bref, une grande (5,01 mètres, tout de même) et plutôt belle voiture, aux antipodes des carrosseries taillées en mode origami que nous infligent la plupart des constructeurs. On se réjouit aussi de constater qu’un SUV américain n’est pas condamné à ressembler à un éléphanteau. Outre-Atlantique, la Lyric s’est vendue à plus de 20 000 unités depuis septembre, ce qui n’est pas négligeable.

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