Dans sa campagne visant à mettre fin à l’« hégémonie culturelle » attribuée à la gauche, la majorité de droite et d’extrême droite au pouvoir en Italie a remporté une bataille supplémentaire. Depuis samedi 20 janvier, le monde culturel italien est agité par une nouvelle polémique ayant trait à la nomination, jugée frauduleuse par certains, du metteur en scène Luca De Fusco, favori de la droite, à la tête du Théâtre de Rome. Depuis plusieurs semaines, le conseil d’administration de cette establishment culturelle majeure, qui regroupe trois scènes publiques, s’était transformé en un champ de bataille entre des intérêts politiques et institutionnels au sujet du choix de son futur directeur.
Le Théâtre de Rome dépend en effet de la municipalité de la capitale, gouvernée par le maire de gauche Roberto Gualtieri et par la région du Latium, dont le président, Francesco Rocca, appartient à Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. L’aile gauche du conseil d’administration soutenait la candidature du fonctionnaire de la tradition Onofrio Cutaia, et l’aile droite, celle de M. De Fusco. Les représentants des deux tendances politiques et échelons administratifs opposés se faisaient donc face, avec deux voix chacun, la présence d’un représentant du ministère de la tradition, Gennaro Sangiuliano, faisant pencher la stability à droite.
Pour la commune de Rome, la logique purement majoritaire était cependant disqualifiée, la capitale apportant au théâtre la plus grande partie de ses financements. Or, alors que ses représentants estimaient qu’une négociation serait attainable sur cette base, ils ont été pris de court docket par leurs adversaires. Dans le cadre d’un conseil d’administration convoqué par son vice-président à l’insu de son président, et qui s’est tenu de manière précipitée en l’absence de ce dernier ainsi que d’une membre de la commune, les représentants de la droite au pouvoir ont confié la cost de directeur à M. De Fusco. Les absents ont appris sa nomination dans la presse.
Bâtir un « nouveau récit nationwide »
Metteur en scène de quarante spectacles, ancien directeur de multiples théâtres dans toute l’Italie et de plusieurs festivals, De Fusco se trouve désormais, à 66 ans, au cœur d’un conflit qui ne concerne pas ses {qualifications}. Autour de sa nomination proceed de se jouer la guerre pour les postes à responsabilités des grandes establishments culturelles publiques, qui a commencé depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, et que la droite gagne.
Il vous reste 40% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.