Ce sont 90 femmes qui accusent désormais le défunt propriétaire du grand magasin londonien Harrods, Mohammed Al-Fayed, d’agressions sexuelles et de viols, a annoncé, mercredi 27 novembre, la police londonienne, qui enquête sur plusieurs complices présumés.
Il y avait jusqu’alors soixante accusatrices. Selon la police, plusieurs de ces nouvelles plaignantes ont rapporté « des infractions multiples », sans préciser lesquelles. Elle n’a donné aucun détail sur le profil des victimes.
Mise en cause par des plaignantes dans la gestion de ses enquêtes, la police londonienne affirme par ailleurs enquêter sur « un certain nombre d’individus ayant été proches » de l’homme d’affaires égyptien. Selon les médias britanniques, au moins cinq personnes sont dans le collimateur des enquêteurs.
Disant « poursuivre toutes les pistes d’enquête raisonnables », la police explique avoir déjà passé en revue plus de 50 000 pages de preuves, dont de nombreuses dépositions antérieures. Sans présenter d’excuses, elle reconnaît toutefois « des opportunités manquées ».
Début novembre, elle avait annoncé avoir transmis à la « police des polices » les plaintes de deux femmes concernant des affaires de 2008 et 2013. Peu ou prou au même moment, elle avait également assuré examiner la manière dont vingt et un témoignages « déposés avant le décès de Mohammed Al-Fayed » avaient été traités.
Des agressions présumées sur plus de trente ans
Les témoignages contre Mohammed Al-Fayed se sont multipliés depuis la diffusion, en septembre, d’un documentaire de la BBC faisant état de multiples accusations de viols et d’agressions sexuelles qu’aurait commis l’homme d’affaires égyptien, mort en août 2023 à l’âge de 94 ans. Les accusations les plus anciennes remontent à 1979, selon la police de Londres.
Les agressions auraient duré plus de trente ans, jusqu’en 2013. Mohammed Al-Fayed n’a jamais fait l’objet de poursuites judiciaires de son vivant mais il avait été interpellé par la police en 2013.
Mi-novembre, trois femmes ayant travaillé chez Harrods ont accusé le frère de l’intéressé, Salah Fayed, également décédé, de les avoir lui aussi agressées sexuellement. Les faits se seraient déroulés à Londres, dans le sud de la France et à Monaco entre 1989 et 1997. Elles ont également affirmé avoir été agressées sexuellement par Mohammed Al-Fayed.
Par ailleurs, le groupe « Justice for Harrods Survivors » a déclaré avoir été contacté par plus de 420 personnes, des victimes mais aussi des témoins, à propos de faits similaires. Ils concernent principalement le grand magasin mais aussi le club londonien de football de Fulham et l’hôtel Ritz à Paris, qui appartenaient également à Mohammed Al-Fayed.