Réaffirmer les engagements en matière de défense du Royaume-Uni (une des deux puissances nucléaires du continent avec la France), son ambition de rester un des membres les plus influents de l’Alliance atlantique, tout en insistant sur une volonté de rapprochement avec l’Union européenne (UE) pour en finir avec les années du Brexit. Tels sont les objectifs du travailliste Keir Starmer, le tout nouveau premier ministre britannique, pour son premier rendez-vous international, le sommet de l’OTAN à Washington.
Cette rencontre au sommet, qui s’achève jeudi 11 juillet, constitue « une opportunité pour réinitialiser nos relations, revigorer notre engagement inébranlable envers l’Alliance et démontrer la force de la Grande-Bretagne sur la scène mondiale », a-t-il déclaré lors de la réunion de son cabinet, mardi, avant de s’envoler pour Washington. Mercredi, il s’est entretenu au début du sommet avec Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, Emmanuel Macron, tout juste arrivé, et devait rencontrer Joe Biden en tête-à-tête.
Peu de surprise concernant le soutien à l’Ukraine du gouvernement Labour : « La sécurité de l’Ukraine est notre sécurité », a précisé David Lammy, le nouveau ministre des affaires étrangères, un avocat de formation ayant fait ses classes dans les administrations de Tony Blair et de Gordon Brown. Le cabinet Starmer s’inscrit dans la continuité des gouvernements conservateurs précédents, que le Labour a soutenus dans leur aide à Kiev quand il était dans l’opposition.
Une armée « non préparée »
Keir Starmer, contrairement à son prédécesseur à la tête de la gauche britannique, Jeremy Corbyn, n’a laissé jusqu’à présent planer aucun doute sur le soutien de son parti à l’OTAN et à la force de dissuasion nucléaire nationale. Le 7 juillet, son ministre de la défense, John Healey, un ex-journaliste, déjà ministre de Tony Blair et de Gordon Brown, a fait le déplacement à Odessa, en Ukraine, où il a rencontré Volodymyr Zelensky, à peine quarante-huit heures après sa nomination. Il s’est engagé à maintenir l’aide à l’Ukraine : le Royaume-Uni a versé l’équivalent de 7,6 milliards de livres sterling (près de 9 milliards d’euros) à Kiev depuis 2022 et a formé plus de 42 000 soldats ukrainiens dans le cadre de l’opération « Interflex ».
Concernant le niveau des dépenses militaires nationales, Keir Starmer ne diffère pas non plus de son prédécesseur, Rishi Sunak : il a réaffirmé mardi son « engagement ferme » à les faire passer de 2,3 % du PIB (en 2023) à 2,5 %. Il devait encourager les autres dirigeants à Washington à suivre l’exemple de Londres. Il a cependant refusé, contrairement au dirigeant conservateur, de s’engager à atteindre ce niveau de dépenses dès 2030.
Il vous reste 58.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.