L’IA à l’heure des « brokers », capables de surfer sur le Web ou de mener des actions

Après les robots conversationnels, les « agents » ? Le secteur de l’intelligence artificielle (IA) commence à tenter d’imposer ce nouveau paradigme de modèles d’IA : à la différence des IA génératives capables de créer du texte, des images ou du son comme le célèbre ChatGPT lancé fin 2022, les « agents » ont, eux, la possibilité d’agir. Pour mener ainsi une action au nom de l’utilisateur, ils sont censés avoir une capacité à découper une tâche complexe en étapes et aussi à être connectés à des outils. « Au cours de l’année écoulée, nous avons investi dans le développement de modèles plus agentiques, capables de mieux comprendre le monde alentour, d’anticiper plusieurs coups à l’avance et d’accomplir des actions pour vous, sous votre supervision », a expliqué le PDG de Google, Sundar Pichai, mercredi 11 décembre, lors de l’annonce de plusieurs « prototypes » d’agents.

Le projet Mariner est ainsi un modèle d’IA capable de manier un navigateur pour surfer sur le Web. Ce logiciel peut visiter un site et « cliquer, scroller, écrire » comme un internaute, explique Google. Il analyse le contenu visuel de votre écran pour tenter d’accomplir la tâche assignée par l’utilisateur. Par exemple, trouver les informations de contact de cinq entreprises à partir de leur nom, en se rendant sur leur site. Cette « exploration du futur des interactions homme-agent » n’est toutefois pour l’instant disponible que pour « des testeurs de confiance » et n’a pas de date de lancement. Google a aussi annoncé une extension des tests menés sur Astra, un projet d’« assistant universel » capable de décrypter en direct ce que l’utilisateur lui montre avec son smartphone. Jules est, lui, un « agent » spécialisé dans le code informatique.

« Les agents sont la nouvelle frontière » de l’IA, écrivait le cabinet McKinsey cet été, dans une note citant comme cas d’usages potentiels l’analyse de dossiers de prêt, la modernisation d’un code informatique ou la création d’une campagne marketing. « C’est une tendance de fond chez tous les éditeurs d’IA », décrit Stéphane Roder, PDG de la société de conseil AI Builders. L’avancée vers les agents est « progressive » et va d’IA intégrées dans des solutions de bureautique, avec différents degrés de personnalisation et de connexion à des bases de données internes ou externes, à des projets d’assistants universels capables de surfer sur le Web, décrit M. Roder.

Une « brique manquante »

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