Après deux ans d’âpres et longues négociations, l’Europe lance les travaux industriels pour se doter de sa première constellation souveraine de communication, dite « Iris2 » (pour Infrastructure de résilience et d’interconnexion sécurisée par satellite). Promue par Thierry Breton, alors commissaire européen responsable de l’espace, et actée fin 2022, Iris2 devrait voir le jour d’ici à 2030 et rejoindre les constellations de géolocalisation (Galileo) et d’observation de la terre (Copernicus) déjà gérées par Bruxelles.
L’Union européenne (UE) et l’Agence spatiale européenne (ESA) ont signé, lundi 16 décembre, à Bruxelles, un accord de concession de douze ans pour l’établissement de ce projet avec le consortium SpaceRISE, dirigé par trois opérateurs de satellites européens, le luxembourgeois SES, le français Eutelsat et l’espagnol Hispasat. Ce groupement comprendra également les fabricants de satellites Airbus, Thales Alenia Space et OHB.
La Commission avait engagé initialement les négociations avec ces derniers, mais elle s’était heurtée à leur refus de prendre trop de risques financiers. Ce sont donc les opérateurs qui porteront le risque, en investissant quelque 4,1 milliards d’euros dans un projet public-privé budgété désormais à près de 10,6 milliards d’euros, contre 6 milliards d’euros à son lancement.
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