
Est-ce la barrière physique des Pyrénées ou leur histoire qui explique la distance avec laquelle les Espagnols appréhendent les menaces de guerre en Europe ? Selon le dernier Eurobaromètre, publié mardi 25 mars, ils sont les Européens les moins soucieux de renforcer la sécurité et la défense du continent. A la question de savoir quelles doivent être les priorités de l’Union européenne (UE), les Espagnols placent en tête l’éducation et la recherche. Seuls 20 % d’entre eux qualifient la défense de prioritaire, le niveau le plus bas avec Malte.
« Il existe en Espagne un manque de perception des menaces globales qui peut s’expliquer par le fait que le pays n’a pas participé aux guerres mondiales. S’y ajoute un antimilitarisme ancré, hérité de l’opposition à la dictature militaire de Franco, explique Jesus A. Nunez Villaverde, codirecteur de l’Institut d’études sur les conflits et l’action humanitaire. De plus, du fait d’une opinion publique allergique aux questions militaires, les gouvernements de l’Espagne démocratique, toutes couleurs confondues, n’ont jamais fait de pédagogie pour expliquer les dangers du monde dans lequel nous vivons et le rôle de dissuasion et d’ultime recours qu’a l’armée. »
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