Le japonais Nissan annonce une restructuration large

Après Volkswagen, Nissan a, à son tour, annoncé une restructuration massive. Le groupe japonais, dans lequel Renault détient encore une participation de 35,71 %, compte supprimer 9 000 postes sur un effectif de 133 580 à travers le monde. Insistant sur la gravité de la situation, son PDG, Makoto Uchida, qui a succédé à Carlos Ghosn en 2019, veut réduire de 20 % les capacités de production du groupe pour s’adapter à une nette dégradation des ventes. « Nous avons de quoi produire 5 millions d’unités, mais nous en vendons 3,4 millions par an », a-t-il expliqué. Le patron du troisième constructeur japonais et son comité exécutif réduiront leur rémunération mensuelle de moitié, avec effet dès maintenant.

Au dernier trimestre, le groupe accuse une perte de 9,3 milliards de yens (58 millions d’euros ) pour un chiffre d’affaires en recul de 5 % sur un an. Ses prévisions annuelles ont été fortement révisées à la baisse. Le PDG de Nissan veut « réduire ses coûts fixes de 300 milliards de yens [1,8 milliard d’euros] par rapport à l’exercice 2024-2025 et ses coûts variables de 100 milliards de yens », sans couper dans les dépenses de recherche et développement. Il a créé un nouveau poste de patron de la performance, confié au français Guillaume Cartier, jusqu’alors responsable de Nissan Europe.

Le constructeur est pris à revers sur deux grands marchés, qui pourraient être les premiers concernés par les restructurations : en Chine, où face aux constructeurs locaux en pointe sur l’électrique, ses ventes ont baissé de 13 % au dernier trimestre, et aux Etats-Unis, où il n’a pas anticipé la hausse de la demande de voitures hybrides ou hybrides rechargeables.

« Nous sommes trop lents »

Ni le Japon ni l’Europe, marché plus petit pour Nissan, ne permettent d’inverser la tendance. « Nous sommes trop lents pour répondre aux demandes du marché », a assumé Makoto Uchida. Les menaces de Donald Trump d’instaurer de nouveaux droits de douane créent par ailleurs une incertitude pour l’usine mexicaine.

Les déboires du groupe de Yokohama sont une mauvaise nouvelle pour Renault, qui cède progressivement sa participation. Depuis le début de l’année, l’action Nissan a perdu 27 % de sa valeur. Après la reconfiguration de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, en février 2023, le constructeur français a toutefois beaucoup desserré ses liens avec son partenaire japonais. Nissan s’est alors rapproché de Honda pour travailler sur la voiture électrique. Il va par ailleurs réduire sa participation dans Mitsubishi Motors de 34 % à 24 % pour dégager de la trésorerie.