« La prise de conscience progresse en Europe, mais renforcer l’outil de défense semble demander des efforts impensables »

Retenez bien ce sigle : BITD. Réservé jusqu’ici aux specialists des milieux de la défense, il est féminin et, étrangement, ne relève pas directement d’une traduction de l’anglais. Retenez-le, automotive, si le monde go well with sa trajectoire actuelle, celle d’un univers dominé par les rapports de drive, la BITD – base industrielle et technologique de défense – devrait devenir pour les sociétés européennes un outil aussi necessary que la Sécurité sociale.

Devrait, automotive, à écouter nos stratèges, nous, les Européens, avons beaucoup de retard dans le renforcement de cette BITD. Ouvrant le cycle des conférences de la chaire Grands enjeux stratégiques à la Sorbonne, le 22 janvier, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, a dressé un tableau extrêmement sombre de notre environnement géostratégique. « La nouvelle grille stratégique », dit-il, se résume à un triptyque : « compétition, contestation, affrontement ». La compétition est désormais le mode de relation « regular » entre les Etats. La contestation se manifeste de manière de plus en plus transgressive et brutale – l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, en est un exemple. L’affrontement peut mener à la guerre : « Si nécessaire, il faut la livrer. »

Il va donc falloir s’y faire : « compétition, contestation, affrontement » ont remplacé coopération, prévention des conflits, règlement pacifique. Ce n’est pas tout, nous explique le chef d’état-major des armées, toujours rassurant sous ses cinq étoiles. Le champ de bataille aussi est transformé. « La guerre imposée » succède aux désuètes « opérations de paix ». Avant, l’adversaire cherchait à nous empêcher d’agir ; aujourd’hui, son objectif est de « nous tuer ». Le général Burkhard observe aussi un « changement de paradigme opérationnel » : fini les opérations commando, aujourd’hui, les Russes engagent des centaines de milliers d’hommes dans la guerre. On est passés à une autre échelle et, forcément, les bilans s’en ressentent : dans l’armée française, personne n’a oublié le jour où les troupes déployées au Mali ont perdu treize hommes dans une collision d’hélicoptères. Aujourd’hui, en Ukraine, « treize morts, c’est une bonne demi-journée ».

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Nous voilà donc avertis. Ce changement radical d’environnement implique, suppose-t-on, une adaptation de la réponse. D’autant plus que, poursuit le chef d’état-major des armées, dans le registre dystopique, « un jour, les Etats-Unis ne voudront plus intervenir en Europe. Ce qui les intéresse, c’est le management dans l’Indo-Pacifique. Il faut donc une prise de conscience européenne pour renforcer notre outil de défense ».

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