Jeux paralympiques : l’accessibilité du métro parisien en query

Faire aussi bien pendant les Jeux paralympiques que pendant les Jeux olympiques (JO) pour transporter les spectateurs et les Franciliens : c’est le défi qu’Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports de la région parisienne, s’est fixé. Il y aura certes moins de spectateurs à acheminer que pendant la quinzaine des JO – 300 000 par jour au lieu de 500 000 – , moins de sites à desservir (dix-sept contre vingt-cinq) en douze jours (dont deux week-ends), mais les Franciliens seront rentrés de vacances et, le 2 septembre, les transports scolaires devront être en ordre de marche.

En période scolaire, le réseau transporte chaque jour 5 millions de personnes, contre 3,5 millions (hors spectateurs des JO) au maximum pendant l’été. Pour la cérémonie d’ouverture, cinquante mille personnes sont attendues place de la Concorde et en bas des Champs-Elysées.

Valérie Pécresse, qui préside IDFM et la région Ile-de-France, a demandé « une mobilisation complète de la RATP et de la SNCF » pour gérer sans embouteillages les flux conjugués de la rentrée et ceux des Jeux paralympiques. Et elle se montre confiante dans le travail de ses équipes, comme dans celui des sociétés de transports (RATP, SNCF, Keolis…).

Treize lignes historiques

Signe de cette assurance, lors d’une conférence de presse, lundi 26 août, au conseil régional, elle a enjambé les Jeux paralympiques pour donner le coup d’envoi d’un nouveau projet baptisé « Un métro pour tous ». « Il faut nous donner un nouvel horizon, comme nous l’avons fait avec le Grand Paris Express, en rendant le métro parisien accessible à tous, lance-t-elle. C’est un pari gagnant, car avec l’allongement de la durée de vie tout le monde sera concerné par l’accessibilité des transports. » Elle rappelle que, depuis son accession à la présidence de la région en 2016, le nombre de gares accessibles a été multiplié par cinq et que, d’ici à 2031, en plus du RER ou de la ligne 14, les nouvelles lignes 15, 16, 17 et 18 du Grand Parix Express seront praticables pour les personnes en situation de handicap.

Pour obtenir le même résultat avec les treize lignes historiques, « le coût est estimé entre 15 et 20 milliards d’euros, détaille la présidente. Nous avons fait les estimations détaillées pour la ligne 6, qui est en partie aérienne, donc plus facile à adapter, et le budget est estimé à 600 à 800 millions d’euros. Ce sera beaucoup plus pour les lignes entièrement souterraines ».

Elle affirme « avoir la main tendue » vers la Mairie de Paris et l’Etat pour partager le financement de ce projet à vingt ans, qui devra faire l’objet d’une concertation avec les riverains, tant il occasionnera de travaux. « On peut démarrer très vite avec la ligne 6 », assure-t-elle. Fadila Khattabi, ministre démissionnaire chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, soutient « la prise de position forte de Valérie Pécresse. Enfin les planètes s’alignent. Les personnes en fauteuil [roulant] doivent pouvoir se déplacer partout et tout le temps, ce n’est pas un luxe mais un droit ». Quant à Lamia El Aaraje, adjointe d’Anne Hidalgo chargée de l’urbanisme et de l’accessibilité, elle « salue cette initiative » pour laquelle la mairie a « beaucoup plaidé ». Avec plusieurs associations, elle défend un projet d’accessibilité partielle du métro. « Il faut maintenant voir ce qui est proposé, notamment par l’Etat, sur la méthode et le financement », précise-t-elle.

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