La maîtrise de l’évolution des dépenses publiques, de la dette publique, des déficits publics voire de la pression fiscale fait problème depuis des décennies. Et, malgré une sophistication croissante des outils de gestion, c’est un constat d’impuissance qui s’impose. Par ailleurs, cela fait trop longtemps que les mêmes solutions sont avancées. Depuis plus de quarante ans, les propositions qui se sont succédé sont récurrentes et relèvent soit du bricolage de dispositifs existants à bout de souffle, soit de discours idéologiques inlassablement répétés.
Ces réponses se rattachent à un monde en train de disparaître. Il est donc maintenant crucial, afin d’être en mesure de réguler efficacement le système financier public, d’inventer un modèle de gouvernance adapté à une société fragile et en devenir constant.
Or, à peine élus ou nommés, les nouveaux gouvernants devront s’affronter à l’enjeu majeur de l’assainissement des finances publiques. Ils auront, en premier lieu, à les piloter, ce qui ne peut se limiter au budget de l’Etat comme beaucoup de nos contemporains semblent encore le croire. Les finances publiques sont bien plus complexes.
Il faut en effet rappeler que l’on est en présence de trois types d’acteurs, l’Etat, les collectivités locales, la Sécurité sociale (dont les dépenses sont de loin les plus élevées des trois). Plus encore, ces acteurs sont eux-mêmes liés à de multiples opérateurs ou « satellites » dont le mode de pilotage est encore très imparfait et très différent.
Inclure un organe paritaire permanent
Si l’on y regarde de près, on est en présence d’un fourmillement d’institutions publiques et privées relevant toutes des politiques financières publiques. Ce serait une erreur que de les traiter isolément, car elles forment un ensemble au sein duquel les unes rétroagissent sur les autres. L’enjeu, difficile, est de les mettre en cohérence afin d’en réguler l’évolution. Il est donc impératif de cesser de les considérer comme des éléments indépendants les uns des autres, voire antagoniques. Il est primordial de rompre avec une conception cloisonnée de l’action publique.
Il existe par conséquent une faille dans le modèle de gouvernance actuel qui provient de l’incapacité des décideurs à appréhender le système financier public dans sa globalité.
La difficulté est que l’on est en présence d’un ensemble composite complexe qui est non seulement opaque mais qui laisse aussi douter de sa cohérence et, par conséquent, de la capacité à le piloter. Or, c’est la raison pour laquelle, à un moment où une stratégie financière se révèle indispensable pour maîtriser un déficit et une dette publique susceptibles de mettre en cause l’équilibre de la société, il est vital de cesser les bricolages budgétaires et d’organiser un partage des informations ainsi qu’un lieu de coordination des décisions.
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