
L’avocat du maire d’Istanbul, qui avait été lui-même emprisonné après le placement en détention de son client, a été libéré, selon une information obtenue par Le Monde vendredi 28 mars. Le maire Ekrem Imamoglu, principal rival du président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait annoncé l’arrestation de son conseil, Mehmet Pehlivan, plus tôt dans la journée.
« Cette fois, c’est mon avocat, Mehmet Pehlivan, qui a été arrêté pour des motifs inventés de toutes pièces », avait écrit sur X le maire de la capitale économique turque, démis de ses fonctions et incarcéré dimanche. « Comme si la tentative de coup d’Etat contre la démocratie ne suffisait pas, ils ne peuvent tolérer que les victimes de ce coup d’Etat se défendent », avait ajouté M. Imamoglu, exigeant que son conseil soit « libéré immédiatement ».
En parallèle, deux journalistes, qui couvrent les manifestations qui agitent le pays depuis l’arrestation, le 19 mars, de M. Imamoglu, ont été arrêtées à l’aube vendredi, selon le syndicat des journalistes turcs (TGS). Dix journalistes arrêtés et incarcérés en début de semaine ont été relâchés jeudi, dont un photographe de l’Agence France-Presse.
Par ailleurs, le journaliste suédois Joakim Medin a été arrêté jeudi à son arrivée en Turquie, où il devait couvrir les manifestations secouant le pays, ont signalé vendredi la ministre des affaires étrangères suédoise et la rédaction de son journal, Dagens ETC. La ministre Maria Malmer Stenergard a écrit sur X que la Suède prend « toujours très au sérieux la détention de journalistes ».
Les autorités turques, confrontées à une vague de contestation inédite depuis 2013, ont annoncé jeudi avoir arrêté 1 879 personnes depuis le 19 mars. Parmi elles, 260 ont été incarcérées ou étaient en cours d’incarcération, tandis que plus de 950 avaient été remises en liberté, dont près de la moitié sous contrôle judiciaire, a précisé le ministre de l’intérieur turc, Ali Yerlikaya.