En Allemagne, les partis politiques sous-estiment les défis des mutations économiques

Des baisses d’impôt et une réduction de la bureaucratie d’un côté, des dépenses publiques et des taxes sur les riches de l’autre. Face à la crise qui frappe le modèle allemand, les programmes des deux principales forces politiques du pays, les chrétiens-démocrates de la CDU-CSU et les sociaux-démocrates du SPD, semblent se répondre en miroir, opposant des solutions s’insérant parfaitement dans leur socle idéologique respectif. Les difficultés de l’économie allemande, en tête des préoccupations des électeurs, sont pourtant assez largement sous-traitées dans les documents publiés mardi 17 décembre en vue des élections législatives du 23 février 2025.

Fragilisée par la flambée des prix de l’énergie consécutive à la guerre en Ukraine, par son modèle excessivement centré sur les exportations dans un monde secoué par la concurrence chinoise et la perspective de prochaines hausses de tarifs douaniers, par l’insuffisance d’investissements publics et par le vieillissement démographique qui menace son pacte social, l’Allemagne est sur le point d’achever sa deuxième année en récession. Les économistes s’accordent sur le diagnostic, parlant presque tous d’un changement de paradigme pour le pays, après quinze années de croissance quasi ininterrompue.

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