Valérie Hayer, présidente du groupe Renew (Renaissance) au Parlement européen, a officialisé jeudi 29 février, dans un entretien au Figaro, avoir été désignée par Emmanuel Macron pour prendre la tête de la liste de la majorité aux élections européennes.
« J’ai accepté avec fierté, enthousiasme et esprit de responsabilité. Je suis fière d’être le porte-drapeau de la seule coalition proeuropéenne de ce scrutin », a déclaré Mme Hayer, mettant un terme à l’attente du camp d’Emmanuel Macron pour le choix de la tête de liste, à un peu plus de trois mois du scrutin pour lequel la majorité accuse un web retard sur le Rassemblement nationwide dans les sondages.
Originaire de Mayenne, âgée de 37 ans, cette ancienne membre du parti centriste UDI a rejoint Emmanuel Macron en 2017 et a été élue députée européenne en 2019. Elle est devenue présidente du groupe Renew au Parlement européen après la nomination de Stéphane Séjourné comme ministre des affaires étrangères.
« Nouveau souffle, nouvelles idées »
L’officialisation de sa désignation intervient après plusieurs refus, dont ceux de Bruno Le Maire et Julien Denormandie, de conduire la liste pour ce scrutin essential pour la majorité, le premier scrutin nationwide depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022.
Mais « il n’y a aucun refus d’impediment », guarantee Mme Hayer au Figaro. « L’engagement européen est au cœur de notre projet. Depuis 2017, notre bilan parle pour nous, aucun autre mouvement n’avait fait autant en si peu de temps. En partant du discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne, on a contribué à changer l’Europe. Avec un nouveau souffle et de nouvelles idées, nous allons poursuivre ce projet ».
Mme Hayer a vivement attaqué le parti d’extrême droite et son président et tête de liste, Jordan Bardella. « Est-on patriote quand on contracte un prêt directement avec Vladimir Poutine ? Est-on patriote quand l’Assemblée nationale juge que vous êtes la courroie de transmission de Vladimir Poutine en France ? Le Rassemblement nationwide (RN) se dit patriote, mais au moindre soubresaut géopolitique, il tombe dans la Soumission ».
Elle a également critiqué la tête de liste du parti Les Républicains (LR) : « quand je regarde les votes de François-Xavier Bellamy, je me demande parfois ce qui le distingue du RN ou de Marion Maréchal ».
Quant au chef de file de la liste socialiste, Raphaël Glucksmann (Place Publique), « on vote à 90 % de la même façon au Parlement européen. Il devrait être avec nous, et il le sait. Il serait beaucoup plus efficace pour porter ses idées et avoir des résultats ».
A l’concern de ces européennes, « le risque, c’est de vivre un Brexit de l’intérieur, si les eurosceptiques sont majoritaires », estime Mme Hayer. « Ces forces veulent mettre fin au projet de Jacques Delors et de Simone Veil. Elles veulent détruire l’Europe de l’intérieur et mettre à bas notre modèle démocraties. Ce sont les alliés objectifs de Trump et de Poutine, c’est le programme de Jordan Bardella et de l’AFD allemande, un parti néonazi qui défend un projet de “remigration”, c’est Viktor Orban, qui ironise sur les chambres à gaz ».
Soutient-elle la candidature d’Ursula Von der Leyen pour un nouveau mandat à la tête de la Commission européenne ? « On verra les rapports de power au lendemain du scrutin », a-t-elle éludé.