Droits de douane : « Il est difficile de déterminer avec certitude les intentions de l’administration Trump en matière de politique commerciale »

Droits de douane : « Il est difficile de déterminer avec certitude les intentions de l’administration Trump en matière de politique commerciale »

On le sait : les droits de douane nuisent généralement à l’économie. Pourtant, il existe des exceptions bien connues des économistes, même si elles sont rarement évoquées dans le débat public. C’est notamment le cas lorsqu’un pays suffisamment grand pour influencer les prix mondiaux impose des droits de douane à l’importation. Cette stratégie, connue sous le nom de « beggar-thy-neighbour » (« appauvris ton voisin »), permet au pays importateur d’accroître ses revenus aux dépens de ses partenaires commerciaux.

L’idée qu’un pays peut, dans certains cas, améliorer ses termes de l’échange en imposant des droits de douane ne date pas d’hier. Elle a été formulée dès 1844 par l’économiste britannique Robert Torrens (1780-1864) et constitue depuis un élément classique de la théorie économique. Cette stratégie n’est cependant pas sans conséquence sur la distribution des richesses dans le pays importateur : en renchérissant le prix des biens importés, elle réduit le pouvoir d’achat des consommateurs.

Donald Trump, après la signature du décret sur la hausse des droits de douane, à la Maison Blanche, à Washington, le 2 avril 2025.

Toutefois, on peut montrer que cette baisse du pouvoir d’achat est souvent inférieure à l’augmentation des recettes publiques. Globalement, les droits de douane enrichissent donc le pays, qui peut, s’il le souhaite, compenser les pertes subies par les consommateurs en redistribuant une partie des revenus tirés des droits de douane.

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