Didier Reynders, ancien ministre belge et ex-commissaire européen, a été entendu par la police belge, mardi 3 décembre, et son domicile bruxellois perquisitionné, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de blanchiment d’argent. Le parquet fédéral a confirmé l’information, révélée dans la soirée par le quotidien Le Soir.
L’enquête, placée sous l’autorité du procureur général de Bruxelles, a été ouverte en 2023 à la suite de dénonciations de la Cellule de traitement des informations financières et de la Loterie nationale, selon une source proche du dossier à l’Agence France-Presse.
Didier Reynders, 66 ans, est soupçonné de s’être livré à des activités de blanchiment par le biais d’achats de jeux de hasard à une période où il était encore ministre du gouvernement fédéral. Aucun montant n’a été précisé.
Figure du monde politique belge
Deux jours après la fin de son mandat de commissaire européen, M. Reynders a été auditionné par la police, sans privation de liberté, toujours selon la source proche du dossier, et « il y a eu plusieurs perquisitions », dont l’une a ciblé son domicile, dans la commune bruxelloise d’Uccle. D’après Le Soir, sa maison de campagne en Wallonie a également été perquisitionnée.
Commissaire européen chargé de la justice lors du premier mandat d’Ursula von der Leyen (2019-2024), Didier Reynders avait dans ses compétences la question de la protection de l’Etat de droit au sein de l’Union européenne. Auparavant, ce libéral francophone a été pendant vingt ans une figure des gouvernements belges, occupant longtemps les fonctions de ministre des finances (1999-2011), avant de devenir chef de la diplomatie (2011-2019).
Cette année, il était candidat à sa reconduction comme commissaire européen désigné par la Belgique, mais son parti, le Mouvement réformateur (MR, libéral), lui a préféré Hadja Lahbib, 54 ans, qui était cheffe de la diplomatie belge depuis juillet 2022.