Au Parlement européen, un accord dans la douleur sur la nomination des commissaires

Après une semaine de psychodrame, les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux (Renew) ont scellé, mercredi 20 novembre, un accord qui devrait permettre à la nouvelle Commission d’entrer en fonctions le 1er décembre. Le 13 novembre, les mêmes refusaient de confirmer les sept commissaires qui devaient encore l’être. Entre-temps, les discussions ont été houleuses, les concessions aussi difficiles que minimalistes, et l’affaire laissera des traces dans un hémicycle fragmenté et polarisé.

Près de six mois après les élections européennes, qui déclenchent le renouvellement du Parlement européen et des commissaires, les institutions communautaires vont enfin pouvoir se concentrer sur les défis que doit affronter l’Union européenne : élection de Donald Trump, guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinien, décrochage économique…

Depuis le scrutin de juin, qui a vu les forces de droite et d’extrême droite progresser et les écologistes et les libéraux reculer, les étapes se succèdent, et, chaque fois, menacent le bon déroulé des opérations. En juillet, les eurodéputés ont confirmé la reconduction d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission. Les groupes de la majorité – PPE, S&D et Renew – sur laquelle elle compte s’appuyer ont mobilisé leurs troupes. Mais sans le soutien des Verts, elle n’aurait pas obtenu la majorité nécessaire.

Mme von der Leyen a ensuite présenté son équipe, organisée autour de six vice-présidents exécutifs, dont le macroniste Stéphane Séjourné (stratégie industrielle), la socialiste espagnole Teresa Ribera (transition écologique) et l’Italien Raffaele Fitto (cohésion), affilié au parti postfasciste Fratelli d’Italia.

L’Espagnole Teresa Ribera dans le viseur

Après avoir auditionné, du 4 au 12 novembre, les 26  nominés, le Parlement européen a donné son feu vert à 19 d’entre eux. Le commissaire hongrois à la santé et au bien-être animal, Oliver Varhelyi, et les six vice-présidents exécutifs ont, pour leur part, dû patienter.

Le groupe PPE du Parlement européen, où les Espagnols du Parti populaire comptent 22 députés (sur 188), voulait la peau de Teresa Ribera, qui incarne à ses yeux la poursuite du pacte vert, désormais honni dans ses rangs. Il a largement instrumentalisé le drame des récentes inondations dans la région de Valence à cet effet, Teresa Ribera étant, depuis 2018, ministre de la transition écologique en Espagne.

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