En raison du dysfonctionnement d’un logiciel de l’Assurance-maladie en phase de test dans deux départements, environ cinq mille personnes en arrêt de maladie se trouvent « privées de leurs indemnités », dénoncent, mardi 22 octobre, la CGT et la CFDT, qui réclament « l’arrêt immédiat du déploiement ». Ce logiciel baptisé « Arpège », déjà utilisé pour le versement des indemnités journalières des travailleurs indépendants au niveau national, a vocation à être progressivement déployé pour l’ensemble des assurés sociaux à l’horizon 2025, selon les syndicats.
Le 1er octobre, il est entré « en phase de test » en Loire-Atlantique et en Vendée. Dès le 3 octobre, les Caisses primaires d’assurance-maladie (CPAM) de ces deux départements « ont été noyées d’appels et de visites à la suite de l’envoi, à tort, d’un courrier aux assurés indiquant qu’ils ne percevraient plus d’indemnités journalières après six mois », déplore la CFDT dans un communiqué. Le syndicat dénonce aussi « de nombreuses autres anomalies, comme des doubles paiements, des erreurs de destinataires, de règlements », qui ont conduit à « un arrêt des paiements sur plusieurs jours ».
Environ « cinq mille assurés des Caisses primaires d’assurance-maladie (CPAM) de Vendée et de Loire-Atlantique se retrouvent sans aucun versement d’indemnités journalières depuis le 20 septembre » et « sont plongés dans une grande précarité », fustige aussi la CGT dans un autre communiqué. Les deux syndicats assurent avoir « alerté » depuis plusieurs mois sur les risques liés au déploiement de ce logiciel, après des retours d’expérimentation « extrêmement négatifs » des équipes informatiques, selon la CGT.
Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) reconnaît que le lancement du logiciel a occasionné « des aléas techniques », notamment des « retards de paiement » pour quelque cinq mille assurés. Mais l’ensemble des équipes « sont mobilisées pour résoudre les anomalies », assure-t-elle. « Des renforts ont également été déployés » et « des acomptes ont été engagés pour indemniser tous les assurés » concernés, qui devraient être visibles sur les comptes bancaires « entre cette semaine et la semaine prochaine », assure-t-elle.
L’Assurance-maladie estime que le déploiement de ce logiciel est « essentiel, car l’ancien outil, déployé il y a plus de vingt ans, ne permettait plus de répondre efficacement aux besoins actuels », juge-t-elle. Le logiciel Arpège doit permettre de « moderniser, automatiser et ainsi accélérer le traitement des arrêts de travail », avec un gain de temps estimé à « six jours en moyenne », et de « libérer du temps » aux agents pour accomplir des missions « à plus haute valeur ajoutée », conclut-elle.