A Paris, surélever les immeubles pour produire plus de logements

Inutile d’insister, le peu de surface encore disponible au sol à Paris servira en priorité à planter des arbres, des arbustes, de l’herbe et non plus un immeuble. Du vert par terre avant tout, partout là où c’est possible, pour rafraîchir la ville, absorber l’eau, préserver la biodiversité, insiste avec force le nouveau plan local d’urbanisme (PLU) parisien, étiqueté « bioclimatique », et soumis au vote du Conseil de Paris, mercredi 20 novembre. Pour produire encore plus de logements abordables, cette autre priorité affichée par la maire de la ville, Anne Hidalgo, et sa majorité (socialiste, communiste et écologiste), il a donc fallu inventer autre chose.

Et si regarder en l’air, imaginer un étage supplémentaire sur cet immeuble de faubourg là, ou trois étages de plus sur cette barre des années 1960, permettait à davantage de familles de rester vivre dans la capitale ? C’est le pari fait par les conseils de la Ville et la direction de l’urbanisme, qui ont introduit dans la nouvelle règle urbaine, celle qui doit façonner le Paris des quinze à vingt prochaines années et promet 2 830 logements par an (dont 2 400 logements sociaux), deux articles encourageant la surélévation des immeubles existants.

Le sujet de la hauteur étant sensible, précisons d’emblée : le plafond parisien, sous la pression notamment des écologistes, est de nouveau fixé à 37 mètres, après des débats autour de la possibilité de monter jusqu’à 50 mètres. Ceci posé, deux gisements ont été identifiés pour construire un peu plus haut.

Le premier concerne principalement le patrimoine des bailleurs, ces grands ensembles construits entre les années 1950 et les années 1980. Dans ces quartiers où le vis-à-vis est éloigné, il est possible de rehausser sans assombrir le salon du voisin. A condition de créer du logement, le texte prévoit donc la possibilité de construire jusqu’à trois étages supplémentaires, au-dessus de ce que prévoit le gabarit autorisé (dans la limite des 37 mètres). Le second concerne les rues de plus de 12 mètres de large. Là encore, toujours pour du logement, si le propriétaire s’engage aussi à végétaliser, il sera possible d’ajouter un étage au-dessus du gabarit autorisé.

Limiter le coût carbone de la construction

Les opposants à la politique de Mme Hidalgo n’ont pas fini de dénoncer une surdensification de la ville. Construire sur les toits se pratique déjà. La métropole de Lyon l’encourage également depuis le printemps 2023, dans un contexte où le foncier se fait rare et cher, où limiter le coût carbone de la construction et financer la rénovation énergétique des bâtiments est une nécessité. A Paris, Habitat Social Français (HSF), une filiale de la Régie immobilière de la Ville de Paris (deuxième bailleur de la capitale), s’est fait une spécialité de ce type d’opérations.

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