Dans une ambiance souvent tendue, les députés de la fee parlementaire sur l’attribution des fréquences de la TNT ont auditionné, jeudi 29 février, la route du groupe Canal+ et des présentateurs vedettes de CNews, tels que Pascal Praud, Laurence Ferrari ou Sonia Mabrouk.
Il y a notamment été query de la décision du Conseil d’Etat du 13 février demandant à l’Arcom, le régulateur des médias, de renforcer son contrôle sur la chaîne d’data dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, qui doit être auditionné par cette même fee à la mi-mars. Pour le juge administratif, le régulateur ne doit pas se limiter au décompte des temps de parole des personnalités politiques pour veiller au respect du pluralisme mais devra « prendre en compte la diversité des courants de pensée et d’opinions représentés par l’ensemble des individuals aux programmes diffusés ».
« Si les règles changent, nous nous y conformerons. Nous serons attentifs et curieux d’en connaître les modalités », a notamment assuré le PDG du groupe Canal+, Maxime Saada, pour qui « la France serait sans doute la seule démocratie au monde à commencer à ficher les journalistes et les éditorialistes ». « Je n’aimerais pas être à la place de Roch-Olivier Maistre », le président de l’Arcom, a-t-il ironisé. Le PDG a par ailleurs annoncé sans shock que son groupe allait à nouveau « candidater pour l’ensemble de [ses] chaînes payantes et gratuites à la TNT », alors que les fréquences sont remises en jeu.
Se disant très « respectueuse de la décision du Conseil d’Etat », la présentatrice Laurence Ferrari a également souligné ses « inquiétudes concernant la mise en œuvre de la régulation du temps de parole de [leurs] invités et de leur étiquetage ». « Nous ne sommes pas dupes et nous savons très bien qu’une chaîne est visée en premier lieu », a-t-elle poursuivi, en évoquant CNews.
Pascal Praud défend les « échanges pluralistes » de CNews
Interrogé à plusieurs reprises par les députés pour savoir si CNews était une chaîne d’data – comme l’y oblige la conference signée avec l’Arcom –, ou si elle s’était muée en chaîne d’opinion en privilégiant les débats en plateau, M. Saada a souligné qu’en 2023 « en moyenne, chaque jour, plus de 5,7 thousands and thousands de téléspectateurs » ont regardé CNews. « Il ne fait aucun doute dans l’esprit du public et dans mon esprit que CNews est une chaîne d’actualité », a défendu M. Saada. Pour Pascal Praud, « si vous vous contentez d’être purement factuel et d’être un lecteur de dépêches, les gens, vous ne leur apprendrez rien ». « Donc il faut leur apporter effectivement une mise en perspective, un décryptage, une analyse ou même la controverse, pourquoi pas, qui permet justement d’avoir un échange pluraliste », a ajouté le présentateur de « L’Heure des professionals ».
Devant les députés, le PDG du groupe Canal+, M. Saada, a aussi reconnu que les émissions de l’animateur Cyril Hanouna sur C8 pouvaient produire « des débordements » mais, a-t-il assuré, « c’est un risque que nous prenons ». « Ce qui fait le succès de Cyril Hanouna, c’est sa nature, sa spontanéité » et « ça peut donner lieu, quand on est en direct, à des débordements » conduisant à des sanctions du régulateur des médias, l’Arcom, a-t-il ajouté. « Quand on est sanctionnés, on se conforme à la sanction », a souligné le patron de Canal+. Le rapporteur de la fee d’enquête, Aurélien Saintoul (La France insoumise, Hauts-de-Seine) a alors commenté : « Les amendes de l’Arcom ne sont pas dissuasives. »
Une « erreur method » après la diffusion d’une infographie controversée sur l’IVG
L’émission « Touche pas à mon poste » (« TPMP ») de Cyril Hanouna – qui doit lui-même être auditionné le 14 mars par la fee parlementaire – a valu ces dernières années de nombreuses mises en garde et sanctions de l’Arcom à C8, pour un complete de 7,5 thousands and thousands d’euros. Dont une amende document de 3,5 thousands and thousands après que M. Hanouna a injurié le député « insoumis » , Louis Boyard (Val-de-Marne) au cours d’une émission en novembre 2022. « Une sanction disproportionnée », a estimé M. Saada. Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ France, en cost des antennes et des programmes, a, lui, tenu à « relativiser » ces sanctions, assurant que sur « huit mille heures de direct par an, on est à moins de 0,05 % de séquences qui sont litigieuses ».
Les membres de la route de Canal+ et de CNews ont aussi été interrogés sur la diffusion dimanche d’une infographie faisant de l’avortement la « première trigger de mortalité dans le monde » au cours de l’émission religieuse « En quête d’esprit ». La chaîne a ensuite présenté ses excuses plaidant « l’erreur method ». Dénonçant une « présentation horrible, ignoble de l’IVG », le président de la fee parlementaire, Quentin Bataillon (Renaissance, Loire), a demandé à Serge Nedjar, directeur général et directeur de la rédaction de CNews, « où est ce que ça a planté ? Qu’est-ce que vous avez mis en place depuis pour que ça ne se reproduise pas ? ».
En réponse, M. Nedjar a évoqué un « traumatisme », une « erreur inacceptable d’autant plus que c’était une émission enregistrée » deux jours avant sa diffusion. Selon le directeur général de CNews, une « deuxième model » de l’émission avait été retravaillée « au montage » la veille de sa diffusion sans cette séquence. « C’est cette deuxième model qui aurait dû être diffusée mais à ce second, il y a eu un problème method qui a fait que cette “V2” n’est pas rentrée dans les tuyaux de diffusion [et] les personnes concernées ont rentré la première model qui était celle que nous voulions bien évidemment bannir », a défendu M. Nedjar, précisant qu’une « enquête est en cours ».
Ce dernier a aussi réfuté toute « pression » de Vincent Bolloré, précisant néanmoins que celui-ci l’appelle « pratiquement quotidiennement ou tous les deux jours » concernant les audiences de la chaîne. « Je n’ai aucune intervention de la half de M. Bolloré pour effectuer mon travail », a assuré M. Nedjar.