A Györ, au sein du « Real Madrid du handball », les Françaises touchent « le rêve d’une carrière »

Jamais autant de handballeuses françaises n’ont joué en Hongrie. Depuis le début de la saison 2024-2025, elles sont neuf à y évoluer. Parmi ces expatriées figurent quatre internationales tricolores, qui ne seront pas dépaysées, jeudi 5 décembre dans la Fonix Arena de Debrecen (6 500 places), ville de l’est du pays, au moment d’affronter la Roumanie pour le début de la phase principale de l’Euro.

Le championnat magyar de handball passe pour être l’un des plus relevés d’Europe. Et l’un de ses protagonistes, le Györi Audi ETO KC, le club de Györ, petite ville provinciale du nord-ouest du pays, sur les bords du Danube, est, depuis deux décennies, l’un des acteurs phares de la scène continentale.

Celui que la plupart des Hongrois désignent sous le nom d’ETO – acronyme d’un autre temps pour « centre d’apprentissage de la gymnastique » – est, ni plus ni moins, présenté comme le « Real Madrid du handball féminin » : s’il peut s’enorgueillir d’avoir remporté dix-sept championnats nationaux, il a surtout décroché six fois la Ligue des champions européenne.

De quoi attirer un certain nombre de joueuses françaises. La première à s’être aventurée à Györ a été Raphaëlle Tervel, championne du monde en 2003. La Bisontine y avait terminé sa carrière en 2014 sur un triplé coupe-championnat-Ligue des champions, avant d’y revenir en 2022, pour une saison comme adjointe du coach.

Sa réussite a ouvert la voie à d’autres Tricolores. L’ancienne gardienne Amandine Leynaud, aujourd’hui adjointe du sélectionneur Sébastien Gardillou en équipe de France, y a joué entre 2018 et 2022 et a marqué l’histoire du club : « C’est l’une des cinq meilleures gardiennes de tous les temps », estime le Suédois Per Johansson, l’entraîneur en chef d’ETO.

« Le plus grand club d’Europe »

Aujourd’hui, ce sont la capitaine de l’équipe de France, Estelle Nze Minko, et la gardienne des Bleues, Hatadou Sako, qui portent la tunique verte caractéristique de cette institution, financée depuis 2006 par le groupe automobile allemand Audi – le partenariat vient d’être prolongé pour trois ans –, dont une usine fabrique des SUV haut de gamme à la sortie de la ville. « C’est le rêve, dans une carrière, de venir jouer dans le plus grand club d’Europe », résume Hatadou Sako.

Ici, les ambitions sont clairement affichées. « Cela n’intéresse pas Audi de financer le quatrième ou le cinquième. Nous devons tout gagner ! », déclare, avec un franc sourire, Tamas Szabo, responsable de l’international, qui reçoit au siège du club, installé juste à côté d’une salle moderne de 5 500 places baptisée l’Audi Arena. « Cet objectif est si élevé que nous devons recruter deux, voire trois internationales pour chaque poste », poursuit-il.

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