Allemagne : Olaf Scholz lance sa campagne en défendant sa voie « prudente » sur l’Ukraine
C’est sans cravate et en col de chemise déboutonné qu’Olaf Scholz a lancé sa campagne, lundi 25 novembre, à la Willy-Brandt-Haus, siège du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) à Berlin, devant un parterre de journalistes. Le chancelier sortant qui, à 66 ans, se trouve « plus cool » que son rival Friedrich Merz, le président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) qui en a 69, venait quelques heures plus tôt d’être désigné candidat par les instances du parti, au terme d’une brève et sourde compétition interne ayant défrayé la chronique politique.
Une partie des militants et quelques figures du SPD n’ont en effet cessé de plaider, depuis la fin de l’été, pour une candidature du ministre de la défense, Boris Pistorius, plus populaire dans l’opinion, avant que celui-ci affirme ne pas briguer la chancellerie, dans une vidéo publiée jeudi 21 novembre. Afin d’éteindre pour de bon la contestation et renvoyer une image d’unité, Boris Pistorius, avec lequel le chancelier a dit être « ami depuis très très longtemps », était d’ailleurs présent, lundi, pour la conférence de lancement. Il n’a toutefois pas pris la parole.
Olaf Scholz doit encore être officiellement confirmé lors du congrès du parti, le 11 janvier 2025, à Berlin. Pour lui, le temps presse, alors qu’il doit mener une campagne éclair en continuant à diriger un gouvernement désormais minoritaire, incapable de faire adopter le budget 2025 au Bundestag. Les élections législatives ont été avancées de plus de six mois après que le chancelier a limogé son ministre des finances, le libéral Christian Lindner, le 6 novembre, faisant éclater la coalition tripartite qu’il dirigeait depuis 2021.
En récession économique
Bien qu’il répète n’accorder aucune crédibilité aux sondages, Olaf Scholz aborde cette échéance avec des pronostics très défavorables, que le retrait de Boris Pistorius n’a nullement améliorés. Le SPD plafonne autour de 14 % des intentions de vote, contre 32 % pour les conservateurs de la CDU-CSU et près de 20 % pour l’AfD, le parti d’extrême droite.
La détérioration de la situation économique, bien que puisant sa source dans des difficultés structurelles de l’Allemagne, est pénalisante pour la coalition sortante, le pays affrontant sa deuxième année de récession économique et une multiplication d’annonces de restructuration d’entreprises : pendant la conférence de presse, le plus grand producteur d’acier allemand, Thyssenkrupp Steel, a ainsi annoncé 5 000 suppressions de postes. C’est déjà l’un des angles d’attaque de la CDU-CSU contre le gouvernement actuel.
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