Dogecoin, la blague crypto qui vaut 66 milliards de {dollars}
Elon Musk célébrera-t-il, vendredi 6 décembre, le onzième anniversaire du dogecoin par un message enthousiaste, sur X, le réseau social dont il est propriétaire depuis 2022 ? Si c’est le cas, le patron de Tesla et de SpaceX pourrait bien déclencher une nouvelle hausse du cours de ce cryptoactif, que la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle du 5 novembre a propulsé vers une capitalisation totale, à plus de 66 milliards de dollars (62 milliards d’euros).
Ainsi arrivé dans le top 10 des plus importants cryptoactifs mondiaux, même s’il reste loin des 2 035 milliards de dollars du bitcoin, le dogecoin avait pourtant peu d’atouts à faire valoir à sa naissance, en 2013. A l’époque, ses créateurs, Billy Markus, ingénieur chez IBM, et Jackson Palmer, spécialiste du marketing chez l’éditeur de logiciels Adobe, n’affichent pas d’autre ambition que de parodier les cryptomonnaies en général et le bitcoin en particulier, tout en promouvant « une monnaie pour le peuple », facile à utiliser.
Cette simplicité sera l’un des atouts du dogecoin, réputé pour la facilité et la rapidité des transactions, ce qui en fera un instrument répandu pour récompenser les producteurs de contenus sur Internet, d’autant que les frais de transaction sont inférieurs à ceux du bitcoin.
Pour MM. Markus et Palmer, l’innovation technologique n’est donc pas leur priorité ; en revanche, ils soignent l’image du dogecoin, adoptant comme emblème Kabosu, une chienne de race shiba inu, dont la photo, pattes avant croisées et gueule expressive, mise en ligne par sa propriétaire japonaise, a donné lieu à de multiples détournements sur Internet, un mème dans le jargon des réseaux.
Soutien d’Elon Musk
Les premières années, le dogecoin se contente donc de son statut de « memecoin », objet d’amusement pour une communauté crypto encore peu développée, et ses performances financières restent modestes. Les fondateurs ont eux-mêmes rapidement quitté l’aventure : M. Markus, dès 2014, et M. Palmer, en 2015.
Mais, en 2019, la donne change. Elon Musk, qui avait cofondé le spécialiste des paiements PayPal, avant de prendre la tête de Tesla, s’intéresse depuis longtemps déjà aux cryptoactifs, mais, cette année-là, il prend fait et cause pour le dogecoin en écrivant sur Twitter qu’il pourrait être « sa cryptomonnaie favorite ».
C’est le début d’une longue série de déclarations de soutien, de commentaires favorables – et de clins d’œil aux shiba inu – avec un impact marqué sur le cours : en 2022, un économiste allemand, Lennart Ante, a calculé qu’un tweet favorable de M. Musk se traduisait en moyenne par une hausse de 6,33 % du cours du dogecoin dans l’heure suivant sa publication.
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