La FNSEA regrette la chute du gouvernement de Michel Barnier
Avant même le début du scrutin des députés, engagés à s’exprimer sur une motion de censure du gouvernement, mercredi 4 décembre, Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), réagissait déjà devant des télévisions à la chute, somme toute prévisible, du premier ministre, Michel Barnier. Alors que ce syndicat agricole, associé aux Jeunes Agriculteurs, donnait, à Montignac-Lascaux (Dordogne), le coup d’envoi de sa campagne électorale pour les élections aux chambres d’agriculture, organisées en janvier 2025, l’actualité politique nationale s’est invitée avec fracas dans le meeting.
Mais la messe était dite quand M. Rousseau est monté sur scène, dans la salle des fêtes de la commune du Périgord. L’Assemblée nationale venait de se prononcer pour la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire en réponse à l’utilisation du 49.3 par M. Barnier, lundi 2 décembre, pour adopter sans vote le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. « Ce soir, nous venons d’apprendre, même si nous ne sommes pas surpris, que le gouvernement vient de tomber. En dehors de toute considération politique, c’est la deuxième fois en moins de six mois que le travail qu’on a réalisé est parti à la rivière », a déclaré le président de la FNSEA devant une assemblée de 200 membres des Jeunes Agriculteurs et autant d’affiliés à son syndicat, huant à l’énoncé de ce résultat.
Avant l’heure fatidique, la FNSEA avait sollicité ses adhérents afin qu’ils transmettent un « ultime appel » à leurs députés sur les conséquences du vote de la motion de censure. « Pour les agriculteurs, cette situation est lourde de conséquences. Alors que les mesures actées, à la suite des manifestations historiques de l’hiver [2023-2024], commençaient enfin à se traduire concrètement, les compteurs risquent une nouvelle fois, d’être remis à zéro », s’alarmait le syndicat agricole dans son message aux élus, « comptant sur leur sens de la responsabilité ». L’appel ne semble pas avoir été entendu.
« Nous ne savons pas ce que vont devenir les mesures qui étaient inscrites dans le PLF [projet de loi de finances] et le PLFSS et qui se chiffraient à 400 millions d’euros dans un budget restrictif pour la nation », a ajouté M. Rousseau, énumérant ces différentes mesures. De la revalorisation des retraites agricoles à la prolongation et à l’extension du dispositif d’exonérations patronales pour l’emploi de travailleurs occasionnels. « Nous sommes dans l’incapacité d’agir. Tout le monde est tourné vers les présidentielles, mais nous n’attendrons pas deux ans et demi », a réagi le président de la FNSEA avant de souligner qu’il en était « de la responsabilité du président de la République ».
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